PROCEZ VER B A. L DE N. POULAIN.                    4*-*9
je le conduisois en son logis, me dit que tout étoit dé­couvert, et que ce pauvre prince étoit venu jusques à Gonnesse, et ses troupes jusques à Saint-Denys et La Villette, j Lisques-là même qu'il y en avoit de logez aux fauxbourgs Saint-Laurent et Saint-Denys; mais qu'il les avoit fait retirer, et que de là il s'en étoit allé à Dampmartin. Me dit davantage qu'ils avoient avisé de lui envoyer La Chapelle, et devoit partir à cinq heures pour l'aller trouver en poste, et qu'il alloit monter à la porte Saint-Martin; quelle Roy faisoit venir quatre mil Suisses, qui arrivèrent incontinent; et que de tout il alloit avertir le duc de Guyse, pour le supplier de ne les abandonner au besoin : car ils sçavoient que le Roy étoit grandement animé contre eux.
Etant retiré d'avec Le Clerc, j'entrai au soir bien tard au cabinet du Roy, pour lui faire entendre ce que j'avois appris; et sur ce que je lui dis que La Cha­pelle s'en alloit vers le duc de Guise, il me répondit qu'il avoit bien fait, et qu'il le vouloit envoyer voit-cette nuit.
Le lundy vingt-cinquième avril, La Chapelle revint de son voyage sur les quatre à cinq heures du soir, que ledit Le Clerc fut incontinent voir, et m'y mena avec lui. Il nous dit qu'il avoit trouvé et laissé M. de Guyse en bonne déliberation de bien faire; que si.l'affaire n'eût été découverte, il nous eût ja fait paroître des.effets de sa promesse et bonne volon: mais quc pour cela il ne nous abandonneroit point; qu'il étoit trop homme de bien pour nous faillir : même qu'il nous verroit plu­tôt que nous ne pensions. «Et pour vous en assurer, me « dit-il, j'envoye avec vous Chamois et Boisdauphin, «c qui vous assisteront, et ne manqueront à leur devoir
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